Aspiole

Le sable du sourire

Dimanche 31 octobre 2010 à 2:02

Comme si l'on avait un souhait à formuler. Tu sais bien, de ces souhaits que l'humanité n'écoute jamais et que la nature entend toujours. On s'endort à se baiser, on s'écoute à se détruire. Les gouttes de laudanum remplacent le liquide rachidien. Tout ça c'est un uppercut dans le veau d'or des ignobles. L'ignoble, c'est de croire qu'on peut avancer, sans marcher sur la réalité, sans faire gémir l'insupportable sous nos ongles.

Pitié, pour qui irons-nous au-delà de l'immortel ?
Nos cheveux sont blêmes, nos sourcils sont creux.
On n'en a pas fini avec l'infini. On n'en a pas fini avec le ciel.
Je veux plonger mon poignard jusqu'au fond d'eux.

C'est comme si tu t'endormais près d'une fontaine, et que tu découvrais que la pierre se moule contre ta bouche. Tu ne respires plus. Ton âme suffoque ainsi par l'entremise de nos lâchetés. Et si l'on allait dormir ? paisiblement ? Comme ces enfants que l'on a été. On ne sait très bien où nous sommes nés. Nous sommes nés dans le présent, et le présent, c'est si peu. Si fugitif. Si mort. Pour ça sans doute qu'il faut le sucer jusqu'à ce qu'il disparaisse. Le présent est fugitif et éternel. C'est là toute sa beauté.

Depuis le futur d'un temps présent, je crois qu'on cours
On écoute les terreurs des animaux et des humains
Mais dis moi est-ce qu'on peut aller mettre le feu à l'amour ?
Pour que la fumée obscurcisse les pierres du destin.

Moi je voudrais bien aller crier l'infini. La folie qui me prend, c'est une lucidité perfide, sordide et brutale. Je vous vois, à travers vous, derrière vous, devant vous, dans chaque direction et dans chaque lieu, ce vide atroce et démesuré. l'atroce est un soupir de joie pour celui qui sait l'avaler. Il ne faut l'amener ni de droite, ni de gauche, mais le faire pénétrer directement jusqu'au cerveau. là-bas, on en devient grand.

Si tout est vide, c'est qu'on a peut-être un moyen
de déchiffrer le néant, pour en faire un sourire.
On ne sera jamais heureux, tu le sais hein ?
On n'aura pas ce moment béât qui oublie le souffrir.

Mais on sera allé si loin qu'on en sera revenu. Derrière la mort de l'âme, l'âme a la joie du revécu. Et même si c'est faux. Même si tu n'étais pas cet homme que mon âme écoute. Même si le tombeau qui t'a recouvert ne s'est jamais refermé devant mes yeux. Même si demain il n'y aura plus aucune trace de nos existences. Même si nous ne sommes, en vérité, que des contingences, j'aimerais te dire que je t'ai vu, et que tu m'avais. C'était demain. Ce sera hier. Et je crois que tu es un homme. et je crois que moi aussi. à l'époque j'appréciais encore les hommes. faut-il que l'existence tourmente mon âme.


Au bout de cette éternité de drame, de quolibets et de sourire
Il y a le néant sauvage qui nous dévorera.
Le vois-tu, amie, étrange amie qui pleurs des saphirs ?
Ce néant, le vois-tu, comme moi je le vois ?

Et pourtant, il grogne, et il hurle car sa victoire est une défaite. Il voulait voir nos yeux se défaire de l'illusion ultime. Mais nous n'aurons plus d'illusion. Notre ultime instant sera une requête envers l'immuable: une requête froide, terrifiante: fais ce que tu as à faire.

Nous avons vaincu la vacuité qui nous dévorera. Et dans son rire, nous sentons la défaite. Cette défaite qui nous tue.
La sens-tu mon amie ?

Casdenor

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